Astrid, vas-tu te marier ?
21 mars 2022
En écrivant ceci, je me rends compte d'une chose. J'ai eu et aurai beaucoup de conversations profondes avec mes amies. Dans un cercle entre 16 ans et le début de la vingtaine, nous nous posons des questions assez matures. Nous abordons le désir d'avoir des enfants, l’envie de se mettre en couple quand pourquoi et comment, le choix entre vie de famille ou carrière, contraception, santé mentale, rêves et aspirations, attirances sexuelles, vision du féminisme, confiance en soi, etc.
Inconsciemment, rencontrer des gens qui abordent ces
questions à divers niveaux fait que j'ai voulu aussi les aborder. Avec qui de
mieux que celles autour de moi ? Petit à petit, ce climat a été instauré entre
nous. Au détour d'un moment d'ennui, le sujet est posé sur la table et c'est
parti pour de longues discussions souvent enrichissantes. Beaucoup d'entre
elles avaient comme moi je crois, besoin d'en parler, besoin de pouvoir se
dire :
« C'est bon, je peux en parler et je vais en parler sans être jugée sur le fait d'être femme, d'être jeune, et de ne pas forcément être à une étape de ma vie où ce genre de choses me concerne forcément. »
Elles avaient besoin de se rendre compte du fait que finalement, ça les concernait, et qu'elles avaient le droit de ne pas improviser, tout comme le droit d'avoir un avis et de le changer après. Une question revient dernièrement de ces discussions : Astrid, vas-tu te marier ?
J'ai souvent répondu :
« Je ne sais pas »
« Peut-être »
J'ai souvent affirmé que si cela se faisait, j'étais ouverte
à l'éventualité d'un divorce si les choses devaient se gâter. J'ai abordé
l'éventualité de ne plus être avec le père de mon enfant — si j'en avais — et bien d'autres paramètres. J'ai martelé que je ne voulais pas être la maman de substitution de mon futur mari. Aujourd'hui en
lisant une énième publication sur le mariage et le divorce, je me suis reposée
la question.
Je crois que j'ai une grande déconstruction à faire sur ce
que représente le mariage pour moi. J'ai inconsciemment grandi avec l'idée que
c'était le St Graal d'une relation amoureuse, la cerise sur le gâteau, le dénouement
des dénouements. J'ai donc considéré l'option de sauter le pas avec l'homme que
j'aime et les paillettes derrière plusieurs fois. C'est resté pendant longtemps
une option plus que valable.
Mais de moins en moins en ai-je envie. Je ne veux déjà pas
porter le nom de mon mari. Il y a de fortes probabilités que mes éventuels futurs
enfants le portent donc moi non. Je ne
supporte pas l'infidélité et je ne suis pas de la team « supporter ».
Sans oublier que celle que je suis maintenant a du mal à donner des deuxièmes
chances. Il y a aussi l'éventualité que je sois celle qui merde alors...
Malgré toute ma réticence, il y a une grosse partie de moi
qui pense toujours que le mariage est la cerise sur le gâteau, et que, être madame,
c'est super cool. Cette partie de moi se bat avec l'autre qui s'en fout et
veut être juste heureuse. Je veux vraiment déconstruire mon idée de base,
remettre les pendules à zéro et me poser pour éclaircir de A à Z ce que ça
signifie pour moi.
Je ne peux pas partager toutes les luttes intérieures, les
réflexions que je me fais pour devenir l'individu le plus moi possible, mais
ceci je voulais le dire, le sortir. Je voulais aussi réaffirmer le fait que je
ne me sentais pas coupable d'être un pied dedans, un pied dehors. Je voulais
réitérer le fait que j'étais fière de moi d'y penser et qu'importe l'issue, je
serais en principe en paix avec moi-même.
Si vous luttez sur une thématique déterminante de votre vie, j'espère que vous ne vous sentez pas coupable de ne pas avoir tiré la conclusion que vous aurez voulu. C'est un processus, et même si les choses ne semblent pas claires, avec le temps, elles s'aligneront pour vous. Vos efforts ne sont pas vains.
Prenez soin de vous.
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