Les espaces sûrs du projet SWEDD au Bénin

J’ai appris et continue d’apprendre une chose dans mon activisme : il faut plus d’espaces exclusivement féminins. Des espaces de partages d’expériences, d’apprentissage, de construction d’une identité dans lesquels la peur de s’exprimer sont occultés. Apprendre qu’il existe également de tels espaces portés par une volonté politique avec le projet SWEDD déployé au Bénin a été une surprise agréable. Espaces sûrs du projet SWEDD au Bénin, je vous en parle.

Espaces sûrs, qu’est-ce que c’est ?

Les espaces sûrs sont des lieux privilégiés aménagés pour équiper, soutenir et éduquer les AJF (adolescentes et jeunes femmes).  Âgées de 10 à 19 ans, les AJF ciblées sont principalement celles déscolarisées ou non scolarisées ou à risque d’abandon scolaire. Elles sont, en effet, plus vulnérables au mariage et aux grossesses précoces. Une priorité est donnée aux adolescentes de 10 à 14 ans et aux orphelines.

Pour leur épanouissement

Elles sont formées dans un contexte non-formel par des mentores avec à la clé la possibilité de s'épanouir avec des AJF de leur tranche d'âge. Leurs mentores sont également formées afin de leur transmettre des modules de formation de qualité. Ces espaces sûrs leur offrent un environnement où elles ont la possibilité de s’exprimer librement sur n’importe quel sujet qui leur tient à cœur sans peur d’être jugées. 

Une implication de la communauté

L’une des caractéristiques principales des espaces sûrs est l’adhésion de la communauté. Ils sont en effet perçus comme privés et sûrs par elle. Ils peuvent être installés dans les écoles ou au sein même de la communauté.

Quels sont les objectifs du projet SWEDD avec la mise en place des espaces sûrs au Bénin ?

La mise en place des espaces sûrs vise principalement à réduire les mariages précoces en les retardant à 18 ans au minimum. Elle vise également à réduire les grossesses précoces et/ou non désirées et à promouvoir l’usage de la planification familiale. Les espaces sûrs servent donc de pont entre les AJF et les services essentiels de leur communauté.

A travers les espaces sûrs, les AJF sont outillées pour améliorer leurs compétences de vie, et pour en apprendre plus sur la santé sexuelle et reproductive. Ces compétences les aident à débloquer et à réaliser leur potentiel, de manière à contribuer au développement de leur famille et de leur communauté. Elles peuvent être classées en quatre catégories :

i-                    Compétences sociales

Elles leur servent à développer leur confiance en elles-mêmes. On leur apprend à négocier, et développent en elles une aptitude pour le mentorat.

ii-                  Compétences cognitives 

A travers le développement de ces compétences, les filles apprennent à mieux communiquer. Elles apprennent également à lire et à compter.

iii-                Compétences de l’être humain et de la santé 

Ces compétences aident les filles à avoir plus facilement accès aux services essentiels de leur communauté, à être autonome et à avoir une meilleure estime d'elles-mêmes. Elles leur permettent d’avoir des connaissances en matière de santé, de connaître les cliniques de leur environnement. Elles en apprennent  plus sur la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) et la prévention du VIH.

iv-                Compétences économiques 

Ces compétences aident les filles à apprendre à mieux gérer leur argent. Elles sont introduites aux notions de budget, d’économies. Elles ont accès à la micro-épargne, et des opportunités de formations professionnelles leur sont présentées.

Pourquoi est-ce que je vous en parle ?

Cet article est, je l’espère, le premier d’une longue série portant sur l’autonomisation des filles et des femmes. Cette nouvelle catégorie que j’ouvre sur Dyv’act portera également sur les actions du projet SWEDD dans ce sens. Nous avons le pouvoir à nos diverses échelles, de contribuer à cette cause, à condition d’avoir les bonnes informations.