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J'ai le détachement facile...

2 août 2021

« Je n'arrive pas à l'oublier. »

« Je me suis super attaché-e à lui/elle. C'est difficile de passer à autre chose. »

Ci-dessus des phrases que celle que je suis actuellement ne peut s'offrir le luxe de dire ou de penser. Comment ? Parce qu'avec les relations humaines, j'ai le chic pour me détacher rapidement quand la situation s'y prête... Et ce n'est pas toujours évident pour tout le monde.

Un entourage sain ? Sans trahisons, coups bas et déceptions dans les parages ? Ce sont des choses dont on peut difficilement s'assurer. C'est souvent dans un contexte de surprise, au moment où on s'y attend le moins que ce genre de choses arrive. Ça fait souvent mal. Et la blessure générée prend souvent du temps avant de cicatriser. Sauf pour moi.

Mécanisme d'auto-défense ? Insensibilité ? Problème psychologique ? Je ne saurai classer ce que j'ai. Mais on peut dire que j'ai peu de mal à passer à autre chose quand quelque chose de malheureux lié aux relations humaines m'arrive. Cela n'annihile pas la douleur ou le choc qui peut survenir sur le moment mais ces sentiments ne durent jamais longtemps.

Je dirais aussi que j'ai une vision très tournée vers le futur. Le passé, la nostalgie et les ruminements de frustration, je ne les pratique que sur des sujets précis, et généralement quand ça inclut l'un des membres de ma famille : papa, maman, frère ou sœurs. Outre cela, si un chapitre est fermé, je n'irai le rouvrir que quand j'ai besoin d'un rappel ou d'un détail me permettant d'évoluer sur le suivant. Sinon, cela reste dans le passé, à sa place.

J'ai observé beaucoup de personnes tomber à cause d'une rupture mal gérée, qu'elle soit amicale ou amoureuse. J'ai donc intégré depuis mon plus jeune âge l'idée que les relations, de même que les gens vont et viennent. Ainsi, il ne sert à rien de rester attaché à quelque chose qui est détaché ou totalement effrité.

Une amitié qui se brise ? Okay. Je rencontrerai d'autres personnes de toute façon. Je m'en fous totalement d'à quel point notre relation aurait pu être spéciale et de tout ce que la personne m'aurait apporté. C'est fini, alors suivant. Une relation amoureuse qui se termine ? Fermeture des rideaux. On a essayé et cela n'a pas marché. Au suivant. S'il faut revenir dessus, on le fera, mais pour l'heure, à moins que la situation ne l'oblige, je n'ai aucune raison de ressasser les bons moments passés ensemble. Le passé, c'est le passé !

Malgré cette facilité à me détacher des gens quand il le faut, je n'ai pas peur de m'attacher, de faire confiance, de donner tout ce que j'ai pour que ça marche. Si ça finit, j'aurai fait de mon mieux et j'aurai peu ou pas de regrets. Les regrets, les remords nous gardent en arrière et il est hors de question que je les laisse me dominer.

Il arrive aussi que je me sois détachée bien avant que la rupture ne vienne, et que je sois passée à autre chose en avance.

Les interactions humaines sont belles, et si quelques-unes peuvent durer jusqu'à la fin de notre vie, pourquoi devrait-on craindre que ça se termine ou le regretter ? C'est une question que je me suis posée depuis tellement longtemps que je l'ai intégré, et que je me suis entraînée à passer à autre chose aisément. Aussi vite que l'être humain s'attache émotionnellement, je suis convaincue que l'inverse est valable : j'en suis la preuve vivante.

Je me suis souvent demandée si j'avais peur de m'attacher. Mais la réponse a toujours été non. J'ai retourné la situation dans tous les sens, essayé de comprendre pourquoi soit j'avais mal brièvement soit je n'avais pas du tout mal, et je me suis rendue compte que c'était probablement parce qu'à force de voir les gens « tomber dans ce piège », la décision de ne pas faire pareil m'a transformée. Est-ce qu'il arrive que je culpabilise ? De temps en temps mais pas plus qu'il n'en faut. Est-ce qu'être comme ça a des inconvénients ? Je ne sais pas, mais si vous en trouvez, dites-le moi !

Peut-être qu'il arrivera un jour qu'un lien beaucoup trop fort pour s'en remettre aussi facilement que d'habitude me fasse revenir sur ma « conception des choses ». En attendant c'est comme ça que je suis et je l'assume pleinement.

Carpe diem.

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