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Santé mentale au Bénin : 3 raisons de s'y intéresser

1 mai 2022

Il y a quelques mois sur Facebook, j'annonçais à ma communauté mon intention de m'engager pour la santé mentale. De l'eau a coulé sous les ponts depuis. S'il a fallu que je redouble d'efforts pour prendre soin de la mienne, je n'ai pas manqué de faire un constat. Peu de gens s'intéressent réellement à la thématique. Je vous dis alors dans cet article quelles sont pour moi, trois raisons pour lesquelles vous devriez vous y intéresser. Cette liste est toute sauf exhaustive si on doit prendre en compte ma vision des choses, mais l'essentiel aura été dit.

1.      La santé mentale a autant de valeur que la santé physique

Les thématiques liées à la santé mentale sont toutes aussi importantes que celles liées à la santé physique. Il existe en effet, une corrélation entre une bonne santé mentale et une bonne santé physique. Un état mental bancal peut présenter des symptômes physiques et vice-versa. Banaliser l'un est préjudiciable pour nous, notamment si nous aspirons à un bien-être complet. 

En effet, le bien-être mental est indispensable pour nous en tant qu'être humain pour que nous puissions nous épanouir dans la société individuellement et collectivement. Une bonne santé mentale nous permet de profiter de notre existence au maximum en pensant, ressentant, en échangeant avec les autres, etc. de manière plutôt libre et saine.

Prenons en compte la définition que l'OMS donne de la santé :

« Un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».

 Il n'existe donc pas de santé sans la santé mentale.

2.      Réduire le tabou et la stigmatisation autour de la santé mentale

Dans un contexte anglophone, le hashtag #breakthestigma existe quand on veut parler de la santé mentale. Malheureusement, que ce soit ici au Bénin, en Afrique, ou partout ailleurs dans le monde, la question de la santé mentale et des maladies mentales est encore la cible de préjugés.

Beaucoup de ces préjugés sont nourris par l'ignorance mais aussi cette conception que la santé mentale serait moins importante que la santé physique. Ou que, quand on parle de santé mentale, on parle uniquement de maladies mentales. Heureusement, de plus en plus de gens comprennent que c'est faux.

Réduire le tabou et les préjugés autour de la santé mentale au Bénin permettra d'aborder la question de manière moins obscurantiste. Cela permettra de pouvoir parler de soins mentaux de manière moins biaisée et d'offrir de nouvelles perspectives à ceux qui en ont besoin. Plus de gens connaîtront la valeur de leur santé mentale.

Ils mettront en place des mécanismes pour en prendre soin en tenant compte de leurs contextes, de leurs capacités, de leurs limites, mais surtout des ouvertures qui se présentent à eux. L'accès aux soins de santé mentale au Bénin sera moins moqué, moins jugé, et permettra à plus de gens d'y avoir accès sans arrière-pensée.

Réduire la stigmatisation et le tabou autour de la santé mentale permettra également une meilleure inclusion des individus souffrant de maladie mentale, et une prise de conscience à divers niveaux des challenges existant dans le domaine. Certains abus de langage et amalgames qui invisibilisent ou moquent les personnes atteintes de maladies mentales sur le territoire béninois pourront également être évités (utiliser des noms de maladies mentales pour insulter ou comme adjectif par exemple).

Enfin, réduire le stigma et le tabou autour de la santé mentale au Bénin permettra à plus de personnes d'aller à la recherche des informations justes, et d'y avoir accès.

3.      Augmenter l'accès à des soins de santé mentale de qualité

Pendant longtemps, j'ai cru qu'il n'existait pas de psychologues ou de psychiatres au Bénin. J'ai encore du mal à me pardonner mon ignorance de l'époque, mais c'était ma réalité avant qu'un tout nouveau monde s'ouvre à moi.

Cependant, si pendant longtemps, j'ai eu cette fausse conception, c'est parce que non seulement la question de la santé mentale est peu abordée au Bénin, mais celle de ses soins encore moins. Le nombre de professionnels de la santé mentale au Bénin reste bas, et leurs services, accessibles uniquement à une minorité.

Parler de santé mentale au Bénin permettra d'attirer l'attention des dirigeants et la mise en place d'une politique plus décentralisée de soins de santé mentale, accessibles. On pourra éventuellement parler de bilan psychologique ou psychiatrique inclus dans la formule des bilans de santé actuels.

Les professionnels de la santé mentale béninoise en particulier auront donc plus de visibilité, leur permettant d'offrir leurs services au maximum de personnes. Les citoyens auront eux-mêmes une meilleure connaissance du domaine et de qui consulter en fonction de la gravité de leurs symptômes ou de ce qu'ils recherchent comme traitement.

Pensez-vous qu'il faut s'intéresser à la thématique en tant que béninois ?

 

 

 

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